I. Introduction▲
Bienvenue à cette quatrième partie sur la programmation du pong. Dans cette partie, nous allons revenir sur la gestion des collisions dans le but de limiter son impact au niveau des performances.
Cette partie présentera donc une technique inspirée des QuadTrees pour ne tester qu'une partie des objets (ceux qui se trouvent dans les environs). Et, à la fin de ce tutoriel, nous allons introduire un nouveau type d'objet : la barre.
II. Les collisions : version améliorée▲
II-A. Motivations▲
Il est vrai que dans un jeu de pong, nous n'avons pas forcément besoin de chercher très loin ou d'utiliser un code ultraperformant. Néanmoins, il est souvent intéressant de trouver une meilleure technique qui pourra s'utiliser dans un projet plus complexe.
Question complexité, le code présenté dans la troisième partie n'était pas génial. En effet, si nous supposons que nous avons 50 objets dans le jeu, il fallait faire 2500 comparaisons. Cela ne semblera pas forcément énorme et pour étudier l'impact, j'ai fait quelques tests.
En utilisant le code de la troisième partie et en modifiant la taille de la fenêtre (la passant à 1024*768) et la taille des balles (passant de 30 à 20), voici un tableau récapitulatif du nombre d'images par seconde :
Nombre d'objets |
Avec |
Sans |
---|---|---|
50 |
490 |
490+ |
250 |
104 |
384 |
500 |
30 |
304 |
La colonne Avec est le nombre d'images par seconde en utilisant la gestion des collisions et la colonne Sans est le nombre sans cette gestion.
Comme vous le voyez, la gestion de collision demande tout de même beaucoup de ressources et ralentit tout de même le programme. Bien que cela reste raisonnable pour le cas des 50 objets, je pense que cela est plutôt dû au fait que la carte graphique et l'écran n'arrivent pas à afficher assez rapidement les images (d'où le + dans le tableau). Il faudra donc garder en tête ce problème de saturation dans la suite de l'article. Il faut aussi garder en tête que l'utilisation en force brute de la gestion de collision avec 500 objets nécessite le calcul de 500*500 calculs de collision (ce qui est égal à 250000 calculs…) par mise à jour de la position des objets.
Bien sûr, il faut relativiser l'importance de l'optimisation. Le problème, c'est que 250 objets qui sont en mouvement n'est pas forcément quelque chose d'anormal dans un grand jeu RTS et gérer les collisions ou les interactions entre les objets sont des choses primordiales. Si avec cette gestion, le nombre d'images par seconde est à 100, alors avec un affichage plus complexe qu'un pong, le jeu tournera à 1 ou 2 images par seconde…
II-B. Présentation▲
L'idée qui va nous permettre de gagner en nombre d'images par seconde et donc limiter les calculs de collisions est de classer les objets avec, comme facteur de tri, leur position dans le monde de jeu (dans notre cas, c'est donc la position dans la fenêtre).
Sachant bien sûr que nous allons donc tester les collisions d'un objet seulement avec les objets de sa zone. Voici une image montrant la fenêtre avec 10 balles :
Le quadrillage montre que, par exemple, dans la zone en haut à gauche, seules deux balles sont potentiellement en collision. Lorsqu'on gérera une de ces balles, ce sera inutile de tester la collision avec les autres.
Par contre, que faire de la balle turquoise qui est sur la ligne ? Et bien, elle se retrouvera dans les deux zones en question. Dernière remarque, rien n'oblige d'avoir le même nombre de lignes que de colonnes dans le quadrillage.
II-C. Algorithme▲
Pour arriver à faire cette définition de zones, nous avons donc besoin de pouvoir calculer la zone dans laquelle se trouve un objet et connaître les autres objets de cette zone. Puisque nous déplacerons un seul objet à la fois, l'algorithme général de la mise à jour des objets deviendra donc :
Enlever sa présence des zones auxquelles il appartient
Mis à jour de l'objet
Calcul de ses nouvelles zones
Calcul de collision avec les objets de ces zones
Bien entendu, la zone ne changera pas forcément à chaque mise à jour, mais il faut bien savoir si nous avons changé de zone, donc il faut le vérifier à chaque mouvement.
II-C-1. Structure de données▲
Pour définir les structures de données nécessaires pour cet algorithme, nous allons introduire de nouvelles constantes dans le programme :
const
int
QUADCOL =
5
;
const
int
QUADROW =
5
;
Nous avons donc défini un quadrillage de 5 colonnes et 5 lignes. Ensuite, pour gérer les objets de notre classe physique, nous devons ajouter un tableau à deux dimensions pouvant contenir ces objets.
Il faut remarquer que la taille minimale des zones est la moitié de la taille d'une balle + 1.
Puisqu'il est possible que tous les objets soient dans la même zone, nous devons avoir un tableau qui peut stocker tous les objets dans la même zone. Nous commencerons par montrer une allocation statique (plus simple d'un point de vue conception) définissant une structure qui contient le nombre d'objets dans la zone et un tableau contenant les numéros des objets.
typedef
struct
sZone
{
int
nobjets;
int
objets[MAX_BALLES];
}
SZone;
Ensuite nous pouvons déclarer, dans notre classe physique, notre tableau de zones. Remarquons que ceci déclare la taille maximale possible et ceci peut être amoindri si on utilise une allocation dynamique. Par contre, dans le cas d'un quadrillage de 5*5 avec 250 objets au maximum et 4 octets par entier, cette table utilisera approximativement 25k ce qui est raisonnable.
//Tableau de zones
SZone tableau_zones[QUADLIGNE][QUADCOL];
II-C-2. Calcul de zone▲
Dans la suite logique des choses, nous devons maintenant pouvoir calculer la zone de chaque objet. En fait, pour ce calcul, il suffira de calculer la zone des quatre coins de l'objet.
Nous aurons donc deux fonctions, une qui demande d'enlever un objet des zones et une fonction qui ajoute un objet aux zones. Voici le code qui enlève un objet donné du tableau des zones.
II-C-2-a. La fonction enleverObjetDesZones▲
void
Physique::
enleverObjetDesZones(Objet *
objs, int
idx)
{
double
x=
0
,y=
0
;
int
oldzonei=-
1
, oldzonej=-
1
;
int
newzonei,newzonej;
//Pour chaque coin du rectangle
for
(int
i=
0
;i<
4
;i++
)
{
//Recupere le coin
recupereCoinObjet(objs[idx],i,x,y);
//Calcul de la zone
newzonei =
recupereZoneLigne(y);
newzonej =
recupereZoneColonne(x);
//Si c'est une autre zone
if
((newzonei!=
oldzonei)||
(newzonej!=
oldzonej))
{
oldzonei =
newzonei;
oldzonej =
newzonej;
enleverObjetZone(idx,newzonei,newzonej);
}
}
}
Il y a bien sûr beaucoup de nouvelles fonctions dans ce code. Nous allons les voir dans l'ordre après avoir expliqué l'idée générale de la fonction.
Tout d'abord, nous allons étudier chaque coin de l'objet. Pour connaître la position de chaque coin, nous allons appeler la fonction recupereCoinObjet. Pour une question d'optimisation, cette fonction se trouve dans la classe Physique. On pourrait la mettre dans la classe Objet, mais on perdrait la possibilité de mettre le code en inline (la plupart des compilateurs ne font pas d'inline entre fichiers…).
Une fois que nous avons la position du coin, on utilisera les fonctions recupereZoneLigne et recupereZoneColonne qui permettent respectivement d'avoir la ligne et la colonne correspondante pour le tableau des zones.
Le test qui suit nous permet de ne pas demander le retrait d'un objet si, d'un coin à un autre, nous sommes restés dans la même zone. Il est possible que nous demanderons tout de même deux fois le retrait d'une même zone, mais cela est mieux que 4 fois !
Bref, présenté comme cela, cette fonction est assez directe, mais en fait elle utilise 4 autres fonctions pour faire son travail. Présentons rapidement la fonction qui nous donne la position du coin.
II-C-2-b. La fonction recupereCoinObjet▲
inline
void
Physique::
recupereCoinObjet(Objet &
o, int
i, double
&
x, double
&
y)
{
//On regarde chaque coin
switch
(i)
{
case
0
:
//En haut a gauche
x =
o.getX();
y =
o.getY();
break
;
case
1
:
//En haut a droite
x =
o.getX()+
o.getW();
y =
o.getY();
break
;
case
2
:
//En bas a droite
x =
o.getX()+
o.getW();
y =
o.getY()+
o.getH();
break
;
case
3
:
//En bas a gauche
x =
o.getX();
y =
o.getY()+
o.getH();
break
;
default
:
break
;
}
}
Comme vous le voyez, le paramètre i permet de définir quel coin nous intéresse. Ensuite, en utilisant un switch, la fonction est capable de mettre à jour les paramètres x et y.
II-C-2-c. Les fonctions recupereZoneColonne et recupereZoneLigne▲
inline
int
Physique::
recupereZoneColonne(double
x)
{
const
int
PIXPARCOL =
WIDTH/
QUADCOL;
int
res =
(int
) (x/
PIXPARCOL);
if
(res>=
QUADCOL)
{
return
QUADCOL-
1
;
}
return
res;
}
inline
int
Physique::
recupereZoneLigne(double
y)
{
const
int
PIXPARLIGNE =
WIDTH/
QUADLIGNE;
int
res =
(int
) y/
PIXPARLIGNE;
if
(res>=
QUADLIGNE)
{
return
QUADLIGNE-
1
;
}
return
res;
}
Ces deux fonctions sont relativement simples si vous vous souvenez de l'image du quadrillage. Le but est de savoir quel indice représente la zone d'une position en pixel. Si nous avons une largeur de 800 et 5 colonnes, chaque colonne fait donc 160 pixels. C'est par cela que commencent ces fonctions : le calcul de la largeur (ou hauteur) d'une zone.
Ensuite, il suffit de calculer à quelle zone appartient un objet par une simple division et le test final permet de récupérer les objets qui sont aux extrêmes de l'écran (en effet, un effet de bord du calcul par entier, on perd un peu de précision et il y a donc un risque de débordement).
II-C-2-d. Les fonctions enleverObjetZone▲
Nous arrivons enfin à la fonction qui va enlever d'une zone l'indice d'un objet :
void
Physique::
enleverObjetZone(int
idx, int
i, int
j)
{
int
k;
int
*
ptr =
tableau_zones[i][j].objets,
size =
tableau_zones[i][j].nobjets;
for
(k=
0
;k<
size;k++
)
{
if
(ptr[k]==
idx)
{
//On efface en echangeant avec le dernier
ptr[k] =
ptr[size-
1
];
tableau_zones[i][j].nobjets--
;
break
;
}
}
}
Ce code est assez simple : on parcourt le tableau représentant la zone en cherchant l'indice de l'objet à enlever. Si on le trouve, on écrase la case avec le dernier objet du tableau et on décrémente le nombre d'objets dans la zone.
Nous avons enfin présenté chaque fonction qui sert à enlever un objet des zones auxquelles il appartient. Comme vous le voyez, il n'y a rien de particulier et rien de très difficile. Il suffit de faire un peu attention aux indices…
II-C-2-e. Les fonctions pour ajouter un objet dans une zone▲
Pour ajouter un objet, nous faisons les mêmes opérations sauf qu'à la place d'appeler enleverObjetZone, nous allons appeler une fonction ajouterObjetZone. Pour garder la longueur de ce tutoriel convenable, je ne vais pas mettre le code (surtout qu'il n'y a pas grand-chose de compliqué dans le code !).
II-C-3. Le calcul de collision▲
Il faut maintenant changer la fonction collisionObjet pour qu'elle prenne en compte l'utilisation des zones. Pour garder les deux fonctions, nous nommerons la nouvelle fonction collisionObjetZone et voici son prototype :
//Fonction qui gere la collision avec l'objet i, mais en utilisant les zones
static
int
collisionObjetZone(std::
vector<
Objet>
&
objets, int
idx);
Cette fonction prend le tableau des objets et l'indice de l'objet à considérer. Puisque nous n'avons plus besoin de parcourir le tableau, nous ne passons plus sa taille. Pour ne pas faire trop long, nous présenterons seulement la partie la plus intéressante de cette fonction (en gros, nous omettons la déclaration des variables et le dernier return) :
int
oldzonei=-
1
, oldzonej=-
1
;
x1 =
objets[idx].getX();
y1 =
objets[idx].getY();
w1 =
objets[idx].getW();
h1 =
objets[idx].getH();
//Si c'est un cercle, on recupere son centre
if
(objets[idx].getType()==
CERCLE)
{
cx1 =
x1+
w1/
2
;
cy1 =
y1+
h1/
2
;
cr1 =
w1/
2
;
cercle =
true
;
}
//Pour chaque coin
for
(i=
0
;i<
4
;i++
)
{
//Recupere le coin
recupereCoinObjet(objets[idx],i,x,y);
//Calcul de la zone
newzonei =
recupereZoneLigne(y);
newzonej =
recupereZoneColonne(x);
//Si c'est une autre zone
if
((newzonei!=
oldzonei)||
(newzonej!=
oldzonej))
{
oldzonei =
newzonei;
oldzonej =
newzonej;
//OK on va regarder dans cette zone
nobjets_zone =
tableau_zones[newzonei][newzonej].nobjets;
objets_zone =
tableau_zones[newzonei][newzonej].objets;
//On parcourt tous les objets de cette zone
for
(k=
0
;k<
nobjets_zone;k++
)
{
l =
objets_zone[k];
x2 =
objets[l].getX();
y2 =
objets[l].getY();
w2 =
objets[l].getW();
h2 =
objets[l].getH();
//Si on a deux cercles
if
( cercle &&
(objets[l].getType()==
CERCLE))
{
cx2 =
x2 +
w2/
2
;
cy2 =
y2 +
h2/
2
;
cr2 =
w2/
2
;
if
(collisionCercle(cx1,cy1,cr1,cx2,cy2,cr2))
return
l;
}
else
//Sinon on fait une collision entre rectangles
{
if
(collisionRect(x1,y1,w1,h1,x2,y2,w2,h2))
return
l;
}
}
}
}
return
-
1
;
Si on comparait avec la version qui n'utilisait pas de zone, on remarquerait que la boucle k interne est du même genre que l'originale. Nous avons simplement entouré cette boucle d'un calcul de zone pour chaque coin de l'objet.
Une petite différence est la disparition d'un test pour vérifier qu'on ne calcule pas la collision de l'objet sur lui-même. En effet, l'algorithme demande d'enlever l'objet du tableau de zone avant la gestion des collisions. Puisque cet indice n'est plus dans le tableau, le test est inutile.
Plus important est la présence d'un test sur le type de l'objet. En effet, à la fin de ce tutoriel, nous allons avoir un deuxième type d'objet : les barres ! Du coup, nous avons défini une énumération contenant tous les types. Ceci nous permettra de savoir quel genre de calcul de collision est nécessaire, mais aussi le genre de réaction qu'auront les objets lors de collisions.
enum
Type {
CERCLE, BARRE}
;
Ceci rajoute bien sûr un champ membre dans la classe Objet et une fonction qui permet de récupérer le type de l'objet.
II-C-4. La fonction updateObjets▲
Enfin la dernière chose à modifier est la fonction d'entrée updateObjets qui s'occupera de la gestion du tableau de zones et d'appeler la nouvelle fonction collisionObjetZone. Pour respecter l'algorithme, il suffira d'enlever l'objet du tableau avant la modification de sa position :
//Sauvegarde de l'ancienne position
oldx =
objets[i].getX();
oldy =
objets[i].getY();
//Enlever des zones
enleverObjetDesZones(objets, i);
//Mise a jour de la position
objets[i].updatePos();
Et bien sûr, avant de passer au prochain objet, il ne faut pas oublier de rajouter l'indice de l'objet dans le tableau :
//Ajouter dans les zones
ajouterObjetDansZones(objets, i);
II-C-5. La fonction init▲
Notre classe Physique contient maintenant des informations sur l'état du jeu et la position des balles. Il faut donc pouvoir initialiser le tableau pour le mettre à zéro. Ceci se fait lors du début du programme ou lorsque l'utilisateur veut recommencer une partie.
La fonction init sert donc à mettre chaque case du maillage à zéro :
//Fonction d'initialisation
bool
Physique::
init()
{
int
i,j;
for
(i=
0
;i<
QUADLIGNE;i++
)
for
(j=
0
;j<
QUADCOL;j++
)
{
tableau_zones[i][j].nobjets =
0
;
}
return
true
;
}
Enfin, l'instance de jeu appellera l'initialisation du moteur physique dans la fonction recommence :
//Recommence la partie
void
Jeu::
recommence()
{
objets.clear();
Physique::
init();
jeuEnCours =
true
;
}
II-D. Performances▲
Voici le tableau que vous avez vu au début du tutoriel avec une nouvelle colonne. Zone donne le nombre d'images par seconde de cette nouvelle version de calcul de collisions.
Nombre d'objets |
Avec |
Zone |
Sans |
---|---|---|---|
50 |
490 |
490+ |
490+ |
250 |
104 |
380 |
384 |
500 |
30 |
240 |
304 |
Comme vous le voyez, notre nouvelle version permet d'avoir le même comportement que la version sans gestion des collisions jusqu'à 250 objets. Ensuite, pour 500 objets, nous avons tout de même un gain considérable par rapport à la version de base.
Enfin, nous pouvons faire remarquer que, si l'utilisation mémoire n'est pas trop un facteur, passer à un quadrillage 15*15 permet d'avoir le même nombre d'images par secondes avec gestion de collisions qu'une version sans pour un programme qui fait interagir 500 objets ! Ceci en gardant en tête qu'il y a sûrement un facteur de saturation au niveau de la fréquence d'affichage, mais cela est nettement mieux qu'avoir 30 images par secondes…
À la fin de ce tutoriel, il y aura une version du pong qui contiendra cette allocation statique. L'allocation statique a l'avantage d'être plus facile à concevoir, par contre, le gaspillage de mémoire peut souvent être évité en utilisant l'allocation dynamique. C'est ce que nous allons montrer par la suite.
II-E. Allocation dynamique▲
Nous avons vu que les performances de ce système dépendent largement de la position des objets, mais aussi de la taille du quadrillage. Si le quadrillage est plus fin, la gestion des collisions peut se faire plus rapidement. Par contre, notre utilisation mémoire est tout de même un peu gourmande, donc nous allons présenter ici comment résoudre ce problème en passant par une allocation dynamique.
Bien que ceci ne soit pas nécessaire, cela est tout de même intéressant de pouvoir garder le gain de temps et de limiter l'occupation mémoire. Bien qu'on n'en ait pas parlé, un quadrillage 15*15 avec 500 balles utilise tout de même 450 ko !
Pour limiter ce nombre, nous allons donc directement utiliser un tableau de type std::vector. Nous n'aurons plus besoin d'une structure puisque le type std::vector contient la méthode size qui nous le fournira.
//Tableau de zones
static
std::
vector<
int
>
tableau_zones[QUADLIGNE][QUADCOL];
Ensuite, il faut mettre à jour le code pour gérer ce changement de type. Nous commençons par changer la déclaration de la variable tableau_zones :
std::
vector<
int
>
Physique::
tableau_zones[QUADLIGNE][QUADCOL];
Ensuite, à la place d'utiliser la variable nobjets, nous passons par la méthode size dans les fonctions enleverObjetZone, ajouterObjetZone et collisionObjetZone.
Voici le code pour enlever un objet d'une zone :
void
Physique::
enleverObjetZone(int
idx, int
i, int
j)
{
int
k;
std::
vector<
int
>
&
ptr =
tableau_zones[i][j];
int
size =
tableau_zones[i][j].size();
for
(k=
0
;k<
size;k++
)
{
if
(ptr[k]==
idx)
{
//On efface en echangeant avec le dernier
ptr[k] =
ptr[size-
1
];
ptr.pop_back();
break
;
}
}
}
Comme vous le voyez, ce code copie le dernier objet du tableau et ensuite utilise la méthode pop_back pour diminuer la taille du vecteur.
Pour ajouter un objet dans une zone, on utilise cette nouvelle version de la fonction ajouterObjetZone :
void
Physique::
ajouterObjetZone(int
idx, int
i, int
j)
{
unsigned
int
k,
size =
tableau_zones[i][j].size();
std::
vector<
int
>
&
ptr =
tableau_zones[i][j];
for
(k=
0
;k<
size;k++
)
{
if
(ptr[k]==
idx)
{
break
;
}
}
if
((k==
size)&&
(size<
MAX_BALLES))
{
ptr.push_back(idx);
}
}
Cette nouvelle version utilise la fonction push_back pour ajouter un élément dans un vecteur. La dernière fonction qui a été modifiée est collisionObjetZone, voici la portion de la fonction qui a été modifiée :
//OK on va regarder dans cette zone
nobjets_zone =
tableau_zones[newzonei][newzonej].size();
std::
vector<
int
>
&
objets_zone =
tableau_zones[newzonei][newzonej];
//On parcourt tous les objets de la zone
for
(k=
0
;k<
nobjets_zone;k++
)
{
l =
objets_zone[k];
Ce qui est intéressant est la facilité offerte par le type std::vector pour la gestion dynamique de la taille des vecteurs. Ce prochain tableau montre les performances avec 3000 objets de taille 5 (la mémoire est la mémoire utilisée par le programme en mégaoctets) :
Version |
Mémoire |
Taux de rafraîchissement |
---|---|---|
Gestion naïve |
16 |
2 |
Statique |
60 |
65 |
Dynamique |
16 |
68 |
Sans |
16 |
150 |
Enfin, voici une image qui montre 3000 balles :
Une dernière remarque sur cet algorithme pour dire qu'il ne faut pas non plus prendre n'importe quelle taille pour le quadrillage. En effet, il faut que la largeur (ou hauteur) soit plus grande que le rayon de la plus grande balle. En effet, on regarde les zones des coins des balles. Il faut donc qu'il n'y ait pas de trou entre deux coins. Sinon, une collision peut se produire sans que nous la détections. Une bonne solution est de définir les constantes comme ceci :
const
int
QUADCOL=
WIDTH/
TAILLE_BALLE;
const
int
QUADLIGNE=
HEIGHT/
TAILLE_BALLE;
À la fin de ce tutoriel, vous aurez le programme permettant d'avoir les 3000 balles gérées par une allocation statique (puisqu'à la fin de ce tutoriel, vous aurez le source utilisant entièrement l'allocation dynamique, mais aussi les barres.
III. La vitesse des balles▲
Pour le moment, la mise à jour de la position de la balle se fait comme ceci :
//Calcul de la nouvelle position
double
x =
pos.getX() +
vitdir.getX(),
y =
pos.getY() +
vitdir.getY(),
w =
taille.getX(),
h =
taille.getY();
Comme vous le voyez, il n'y a pas de gestion du temps. Ceci n'est pas une très bonne idée puisque, si ce programme est utilisé sur différents ordinateurs, la vitesse de la balle ne sera pas la même. En utilisant le temps, on harmonise les déplacements.
Cette solution n'a pas que des inconvénients : s'il y a une discontinuité dans le taux de rafraîchissement (le système d'exploitation fait autre chose par exemple), le programme continuera comme si de rien n'était. En utilisant le temps, après une discontinuité, il y aura un saut dans le déplacement. Lors d'un calcul de collision, cela n'est pas très pratique. Une solution hybride consiste à calculer la vitesse moyenne de temps en temps, et utiliser cette vitesse pour le déplacement.
En voulant garder le code relativement simple, nous allons tout de même utiliser la version utilisant le temps. Voici le code que nous allons utiliser :
//Heure actuelle
long
tps =
SDL_GetTicks() -
derniertps;
//Calcul de la nouvelle position
double
x =
pos.getX() +
vitdir.getX() *
tps *
RATIOVITESSE,
y =
pos.getY() +
vitdir.getY() *
tps *
RATIOVITESSE,
w =
taille.getX(),
h =
taille.getY();
//Mise à jour derniertps
setDernierTps();
En ajoutant une variable derniertps qui représente la dernière mise à jour. En utilisant la différence entre le temps actuel et la dernière mise à jour, on est capable de calculer la distance de déplacement. Vous remarquerez la présence de la fonction setDernierTps qui permet de mettre à jour la variable dernierTps.
class
Objet
{
private
:
...
//Dernier temps de mise à jour
long
dernierTps;
pubic :
...
//Mettre a jour la variable derniertps
void
setDernierTps();
Le fait que la fonction setDernierTps soit déclarée comme une fonction publique n'est pas un hasard. En effet, nous allons avoir besoin de cette fonction lorsque l'utilisateur met le jeu en pause. Avant, nous mettions à jour la position à chaque mise à jour, indépendamment du temps entre les deux.
Cela veut dire que si l'utilisateur met le jeu en pause et revient 15 minutes plus tard. Lorsque le jeu reprend, les balles ne bougeront pas plus rapidement. Par contre, maintenant, vous imaginez bien que la variable tps va être trop grande, cela provoquera donc des sauts.
Une solution facile est de toucher les objets pour mettre à jour leur variable dernierTps. Nous déclarons donc une nouvelle fonction toucheObjets dans la classe Jeu pour les mettre à jour.
void
Jeu::
toucheObjets()
{
unsigned
int
i,
nobjets =
objets.size();
for
(i=
0
;i<
nobjets;i++
)
{
objets[i].setDernierTps();
}
}
Cette fonction nous permettra donc de mettre toutes les variables dernierTps à jour et donc d'éviter les sauts. Bien sûr, il faut encore appeler cette fonction au bon moment. Ceci se fera lorsque le jeu reprend. Nous pouvons le gérer en complétant donc les fonctions de la classe Moteur :
//Echange entre menu et jeu
void
Moteur::
echangeFonctions()
{
dans_menu =
!
dans_menu;
if
(!
dans_menu) {
jeu->
toucheObjets();
}
}
Dernière remarque, ceci modifie bien sûr la norme qui est utilisée pour les vecteurs. En effet, SDL_GetTicks retourne le temps en terme de millisecondes. Ceci veut donc dire qu'une norme correcte serait de l'ordre de 0.1 pour que l'objet se déplace d'une centaine de pixels en une seconde. C'est donc à cela que sert la constante RATIOVITESSE.
IV. Les barres▲
La dernière chose (je le promets) que nous allons faire dans ce tutoriel est d'ajouter un nouveau type d'objet. Comme vous l'avez sûrement remarqué, nous avions déjà préparé un peu le terrain pour cet objet. En effet, nous avons déclaré cet objet dans l'enum Type :
enum
Type {
CERCLE, BARRE}
;
Ensuite, si vous vous souvenez de la fonction collisionObjetZone, nous avons commencé à intégrer la présence de types d'objets différents. En effet, en fonction du type des objets, nous utilisons la collision la plus adaptée.
Il y a donc un peu de travail nécessaire pour ajouter ce nouveau type. Il faudra gérer son affichage et la réaction qu'il peut y avoir face à une collision.
En ce qui concerne l'affichage, tout sera géré par la classe Objet. Il faudra bien sûr charger une nouvelle texture pour nos barres, nous allons ajouter une deuxième variable statique dans la classe Objet pour contenir son indice et lors de l'affichage de l'objet, son type décidera entre les deux indices pour l'appel glBindTexture.
IV-A. Chargement de la texture▲
Nous avons donc besoin d'une deuxième variable statique pour la texture :
static
GLuint txtpion, txtbarre;
Pour ce qui est du chargement de la texture, cela se passe dans la fonction membre initTextures de la classe Jeu. Pour charger les deux textures, nous allons encapsuler le code existant dans une petite boucle qui, grâce à un if, chargera d'abord une texture puis la deuxième.
for
(k=
0
;k<
2
;k++
)
{
if
(k==
0
)
{
//On charge l'image "data/balle.bmp"
tmpsurf =
SDL_LoadBMP("data/balle.bmp"
);
}
else
{
//On charge l'image "data/barre.bmp"
tmpsurf =
SDL_LoadBMP("data/barre.bmp"
);
}
//Gestion de l'erreur
if
(tmpsurf==
NULL
)
{
std::
cout <<
"Erreur dans le chargement de la surface : "
<<
SDL_GetError() <<
std::
endl;
return
false
;
}
Ensuite, nous avons le même code que pour la deuxième partie. Par contre, à la fin de la boucle, il faut passer à la classe Objet de l'indice de la texture, un autre if permet de gérer ce problème :
if
(k==
0
)
{
//On passe la texture aux objets de type balle
Objet::
setTxtBalle(txtsurf);
}
else
{
//On passe la texture aux objets de type barre
Objet::
setTxtBarre(txtsurf);
}
À ce point du code, les deux textures sont donc chargées et la classe Objet a maintenant les deux variables statiques txtpions et txtbarre sont à jour.
IV-B. Affichage de l'objet▲
Lorsque nous allons vouloir afficher l'objet, il faudra simplement regarder le type de l'objet avant de faire l'appel au glBindTexture.
if
(type==
CERCLE)
{
glBindTexture(GL_TEXTURE_2D, txtpion);
}
else
{
glBindTexture(GL_TEXTURE_2D, txtbarre);
}
Bien sûr, si nous avions plus de deux types, un tableau d'indice de textures OpenGL serait plus approprié.
IV-C. Gestion de la collision▲
Enfin, pour la gestion de la collision, il suffit de dire que les barres ne sont pas affectées par les collisions et qu'une balle qui est en collision avec la barre repart dans la direction du centre de la barre vers la balle. En calculant la position du centre de la barre, nous avons facilement ce vecteur.
Sachant que pour la collision Cercle-Cercle nous avons déjà calculé cette direction, la seule chose qu'il reste à faire est de ne plus faire la somme des vitesses comme avant :
//Si l'objet res n'est pas un cercle, on prend la direction (newx, newy)
//et met la vitesse à 0.1
if
(objets[res].getType()!=
CERCLE)
{
objets[i].setDirVitesse(newvx,newvy);
}
else
//Sinon on ajoute la direction (newx, newy)
{
objets[i].setDirVitesse(objets[i].getVX()+
newvx,
objets[i].getVY()+
newvy);
}
objets[i].setVitesse(0.1
);
Donc, lorsqu'une balle rentre en collision avec une barre, son ancienne direction est remplacée par une direction qui dépend de la position de l'impact (un peu comme dans un casse brique).
Pour montrer l'utilisation des barres, nous allons ajouter pour ce tutoriel le code nécessaire à la création de 4 barres dans la fonction recommence :
//Recommence la partie
void
Jeu::
recommence()
{
Objet o;
objets.clear();
Physique::
init();
jeuEnCours =
true
;
//Premiere barre
o.setCouleur(1.0
,0.0
,0.0
);
o.setPos(WIDTH/
2
-
LARG_BARRE/
2
,5
*
HEIGHT/
6
-
HAUT_BARRE/
2
);
o.setTaille(LARG_BARRE,HAUT_BARRE);
addObjet(o);
//2eme barre
o.setCouleur(1.0
,1.0
,1.0
);
o.setPos(WIDTH/
2
-
LARG_BARRE/
2
,HEIGHT/
6
-
HAUT_BARRE/
2
);
o.setTaille(LARG_BARRE,HAUT_BARRE);
addObjet(o);
//3eme barre
o.setCouleur(0.0
,1.0
,0.0
);
o.setTaille(HAUT_BARRE,LARG_BARRE);
o.setPos(WIDTH/
6
-
HAUT_BARRE/
2
,HEIGHT/
2
-
LARG_BARRE/
2
);
addObjet(o);
//4eme barre
o.setCouleur(0.0
,1.0
,1.0
);
o.setTaille(HAUT_BARRE,LARG_BARRE);
o.setPos(5
*
WIDTH/
6
-
HAUT_BARRE/
2
,HEIGHT/
2
-
LARG_BARRE/
2
);
addObjet(o);
}
Comme vous le voyez, ce n'est pas difficile d'ajouter des barres dans le jeu. Nous avons simplement défini en plus la taille souhaitée des barres :
const
int
LARG_BARRE=
120
;
const
int
HAUT_BARRE=
25
;
Bien sûr, qui dit taille de barre, dit taille du quadrillage pour les zones. La taille d'une barre étant plus grande qu'une balle, il vaudrait mieux changer le calcul de QUADCOL et QUADLIGNE.
Voici une solution pour garder le code générique :
const
int
QUADCOL=
WIDTH/
(
(TAILLE_BALLE>
LARG_BARRE)?
((TAILLE_BALLE>
HAUT_BARRE)?
TAILLE_BALLE
:
HAUT_BARRE):
((HAUT_BARRE>
LARG_BARRE)?
HAUT_BARRE
:
LARG_BARRE)
);
const
int
QUADLIGNE=
HEIGHT/
(
(TAILLE_BALLE>
LARG_BARRE)?
((TAILLE_BALLE>
HAUT_BARRE)?
TAILLE_BALLE
:
HAUT_BARRE):
((HAUT_BARRE>
LARG_BARRE)?
HAUT_BARRE
:
LARG_BARRE)
);
Certes, l'opérateur ternaire n'est pas l'opérateur favori de beaucoup de programmeurs, mais il est pratique ici. En effet, nous avons trois tailles possibles pour ce jeu (et cela demeurera trois pour le reste de cette série) donc nous pouvons nous permettre de faire un calcul sur le maximum des trois tailles possibles : la taille d'une balle, la largeur et la hauteur d'une barre. Ce calcul nous permet de garder sous forme de constante la taille du quadrillage.
Une dernière image montre la présence de quatre barres dans la fenêtre avec vingt balles :
V. Conclusion▲
Nous avons vu trois grands concepts dans ce tutoriel. Premièrement, une solution pour réduire considérablement l'impact de la gestion des collisions a été mise en place. En utilisant une solution utilisant une allocation dynamique (utilisant le type std::vector), nous avons pu gérer correctement les collisions de 3000 balles…
Ensuite, nous avons amélioré le calcul des déplacements pour le rendre indépendant du taux de rafraîchissement. Cette solution a ajouté une petite fonction pour gérer la mise en pause de jeu.
Enfin, nous avons ajouté un nouveau type d'objet : la barre. Cette barre ne bouge pas comme les balles et n'est pas affectée par les collisions avec les balles. On a pu facilement gérer la nouvelle texture et le comportement des balles lorsqu'elles sont en contact avec la barre.
Jc
Liens
- Sommaire du tutoriel
- Introduction
- Les bases du moteur
- Les collisions et un menu
- Améliorer les collisions
- Le score, la souris et les joueurs
- Le réseau
- Conclusion
VI. Téléchargements▲
Voici le code source pour ce tutoriel :
- la version avec 3000 balles et allocation statique : (782 Ko) zip.
- la version finale avec l'utilisation du temps dans le mouvement, l'allocation dynamique et l'introduction des barres : (790 Ko) zip.
Si vous avez des suggestions, remarques, critiques, si vous avez remarqué une erreur, ou bien si vous souhaitez des informations complémentaires, n'hésitez pas à me contacter !